Le FANAL, service de garde de nuit itinérante d’APAMAD, a fêté ses 20 ans le 6 décembre dernier à la Maison du Temps Libre de Mulhouse. Cet évènement était l’occasion de réunir la direction du Réseau APA, les salariés et bénéficiaires du service, ainsi que des partenaires et professionnels du secteur médico-social. Aux authentiques témoignages de Françoise FORSTER, Muriel ZIMMER et Isabelle WILHELM, respectivement 19, 18 et 17 ans de service, a fait suite un moment poétique de conte sur le thème de la lumière dans la nuit. La cérémonie a aussi été l’occasion de remercier les équipes, de rappeler l’importance de ce service unique dans le Haut-Rhin qu’est le FANAL ainsi que sa spécificité horaire d’intervention « 7 nuits sur 7, 365 nuits par an ». Le FANAL a 20 ans mais qu’est-ce que le FANAL exactement ?…
« On est là pour amener les bénéficiaires vers le repos et qu’ils passent une bonne nuit » explique Isabelle WILHELM, l’une des auxiliaire de vie pionnière du service. Le FANAL est une alternative pour pouvoir continuer à vivre à son domicile. Lors de sa création en 1996, il a constitué une réelle innovation et une réponse adaptée aux besoins des personnes âgées ou en situation de handicap qui se font aider par un tiers pour accomplir les gestes essentiels pour se coucher et se lever. En effet, les personnes les plus démunies le sont parfois à double titre la nuit. C’est surtout à ce moment, quand elles ne souhaitent ou ne peuvent plus appeler ni famille ni amis, que le FANAL intervient. « Nous allons chez des personnes âgées bien sûr, mais aussi des plus jeunes, accidentées ou en situation de handicap. En fait, toute personne qui a besoin d’aide pour passer une bonne nuit » explique Isabelle. Le coucher est un moment important et minutieux. « À un millimètre près, la personne va se sentir bien dans son lit, explique Françoise FORSTER, doyenne du service. Ce que nous procurons, c’est de la quiétude et du confort ».
« Bonne nuit » n’est pas une simple formule
La nuit est un moment où l’on peut se sentir particulièrement seul et vulnérable, surtout quand on ne peut plus se mouvoir sans l’aide des autres. Les auxiliaires de vie du FANAL, par leur passage régulier et leur capacité à intervenir à n’importe quel moment de la nuit, constituent alors de véritables repères pour les bénéficiaires de ce service. Muriel ZIMMER s’est souvent demandé « Qui laisse entrer quelqu’un chez lui la nuit ? ». Malgré toutes les appréhensions nocturnes, ce qui l’a toujours étonnée, c’est la confiance immédiate que les gens leur donne. Pourquoi ? « On est leurs bras et leurs jambes, explique-t-elle. Nous sommes attendues tout comme notre « bonne nuit » qui n’est pas qu’une simple formule ».
La nuit est aussi le moment des rituels, comme celui du coucher. « Notre objectif est de faire en sorte que les bénéficiaires trouvent le calme. Nous les rassurons et acceptons leurs petites habitudes » explique encore Muriel. Afin d’être efficaces, elles se transmettent une multitude de précisions mais de grande importance. « On est une équipe très soudée. On communique bien entre nous, ce qui nous permet d’apporter le maximum de sérénité ». Pour elles, la solidarité, inscrite dans l’ADN du service, fait partie de l’esprit de nuit.
Une lumière dans la nuit
Le FANAL est un service qui porte un nom symbolique ! Car dans sa définition, le « fanal » est une grosse lanterne qui était souvent accrochée en haut des mâts des bateaux pour être visible la nuit. Le « fanal » se dit aussi des feux qu’on allume durant la nuit sur des tours, à l’entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route à suivre.
Si l’océan est la dépendance, et si la lumière est l’aide apportée, le service du FANAL est donc bien une lumière dans la nuit, qui réconforte et qui rassure, telles les gardes de nuit dans leurs véhicules, qui se rendent de bénéficiaires en bénéficiaires pour leur apporter un soutien.
Le FANAL est surtout une équipe de professionnels au service des Haut-Rhinois. Tous les jours de la semaine, les 40 auxiliaires de vie du FANAL interviennent ainsi au cours de la nuit pour une visite de sécurité, une intervention programmée ou une aide ponctuelle. En 2015, près de 50 000 interventions ont été réalisées (auprès de 166 personnes) auprès des habitants du Haut-Rhin.
Les auxiliaires de vie du FANAL ont-elles un souhait ? Oui ! Que leur tour de garde continue, que l’esprit d’équipe perdure et que le FANAL, service unique dans le Haut-Rhin, reste une lumière dans la nuit.
