Qu’est-ce qu’un escarre ?

L’escarre est une plaie souvent profonde qui se forme chez les personnes immobilisées ou alitées au niveau des zones d’appui. Elle est due à la mort localisée de la peau, également appelée nécrose. Elle aggrave souvent le handicap de la personne, car elle est très douloureuse.

Le mot « escarre » vient du grec « croûte » et désigne une dégénérescence de la peau au niveau de zones précises. Le premier stade de l’escarre est la rougeur de la peau au niveau des zones d’appui. En général, le bas du dos et les talons, ainsi que la région fessière, sont les endroits les plus touchées. Si l’appui est prolongé, la peau se détériore peu à peu et l’escarre peut se transformer en une plaie plus ou moins profonde.

Chiffres/population à risque

250 000 personnes environ sont touchées par le phénomène des escarres et 14 000 personnes en meurent tous les ans. Les escarres touchent tout particulièrement les personnes alitées (3% des hospitalisés) et les personnes âgées (22% des hospitalisés de plus de 65 ans).

Les personnes âgées sont majoritairement touchées par les escarres, car leur peau est plus fragile et plus fine. La moyenne d’âge des porteurs d’escarres est de 74 ans. Les sujets ayant une insuffisance cardiaque ou respiratoire ou encore les personnes souffrant de diabète sont également plus touchés par les escarres que les autres.

Les escarres touchent également de manière plus grave les personnes dont la sensibilité est altérée, comme en cas de paralysieou de coma, car elles sentiront moins la douleur et l’escarre sera donc plus tardivement traitée.

Symptômes et complications

Le premier stade de l’escarre est une rougeur qui survient sur les zones d’appui. Elle reste rouge à la pression des doigts puis devient bleue ou violette. Elle s’altère ensuite et s’écorche. La peau se décolle. La zone devient ensuite noire. C’est le signe de la nécrose ou mort des tissus. C’est à ce moment que l’escarre devient particulièrement grave, car la mort de la peau laisse apparaître les tissus sous-jacents : les muscles voire même l’os dans les cas les plus graves. Un ulcère apparaît souvent à ce moment. La cicatrisation est en général très longue.

Prise en charge : traitement, surveillance

Il est essentiel de déceler tôt les escarres pour pouvoir mieux les soigner. C’est pourquoi, une surveillance régulière des zones de pression est obligatoire qu’elle soit effectuée par la personne elle-même ou par son entourage.

Il faut également acquérir certains réflexes indispensables à la prévention : changer de position régulièrement est indispensable ainsi que masser les zones d’appui.

Une toilette soignée permet également d’éviter les escarres.

Le matériel doit aussi être adapté : des matelas mobiles qui permettent de changer de position sont essentiels.

Avant que l’escarre soit entièrement constituée, les traitements consistent en un changement de position régulier associé à la désinfection de la zone et la pose de pansements.

En cas d’escarre constituée, la première phase sera la détersion qui permet d’éliminer les restes de peau nécrosés et de faciliter ainsi la cicatrisation. Ensuite, on posera des pansements hydrocolloïdes et gras sur l’escarre afin d’éviter l’infection, car la plaie doit avant tout rester propre. C’est pourquoi, des antiseptiques seront également utilisés.

Il existe également des solutions chirurgicales mais qui ne seront envisagées que dans le cas d’un patient relativement en bonne santé et avec une peau suffisamment élastique.