L’argent est un sujet difficile à aborder pour les aidants des personnes âgées. Quand elles ne sont plus capables de gérer leur budget, les proches doivent prendre le relais, ce qui est difficile à faire accepter.

Contexte

En vieillissant, les personnes âgées perdent parfois la mémoire et oublient ce qu’elles ont acheté ou payé. Il est donc souvent indispensable de prendre en main leur budget afin de le gérer de manière avertie. Pourtant, il faut aussi laisser au maximum la liberté à la personne concernée.

Ce n’est qu’en cas de réelles pertes d’autonomie et de réels dysfonctionnements dans la gestion du budget que les aidants doivent intervenir.

Même si c’est parfois indispensable, les aidants ou la famille ne sont pas souvent informés des différents moyens qui existent pour gérer l’argent de leur proche.

Trucs et astuces

Voici quelques moyens simples pour gérer l’argent de la personne dépendante tout en maintenant son autonomie autant que possible.

Une méthode très simple tout d’abord, mais qui peut se révéler très utile, est d’offrir un porte-monnaie compartimenté à la personne âgée. Cette méthode facile lui permettra de mieux ranger son argent et de mieux le gérer.

Il ne faut pas non plus hésiter à demander à la personne âgée de garder ses tickets de caisse. Cela permettra un contrôle sur ses dépenses et de pouvoir comprendre où va son argent.

Il ne faut pas pour autant l’infantiliser tant que son autonomie reste suffisante.

S’informer auprès des banques

Pour les transactions financières plus importantes, des solutions sont proposées par les banques en cas d’incapacité à se gérer soi-même ou à se déplacer. La consultation des comptes à distance par exemple permet aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de gérer leur compte. En cas de besoin, une procuration à un tiers peut être envisagée.

Les mesures de protection juridique

En cas de perte d’autonomie totale ou partielle, il peut être utile d’envisager des méthodes plus fortes pour gérer les économies de la personne âgée. Il existe différentes méthodes entourées d’un cadre juridique.

  • La procuration : elle est envisagée quand une personne a du mal à se déplacer ou n’a plus envie de s’occuper seule de ses comptes. En se rendant à la banque avec une pièce d’identité, la personne âgée peut faire la demande de procuration à une personne de son choix pour un compte ou plusieurs.
  • La sauvegarde de justice : elle s’adresse aux personnes touchées par des troubles mentaux temporaires. Cela peut le mener à faire des erreurs dans la gestion de ses comptes. La sauvegarde de justice permet de laisser la personne âgée libre de ses actes. Mais ces derniers seront surveillés par la justice et elle ou ses proches peuvent demander à ce qu’un acte soit annulé s’il n’est pas conforme aux intérêts de la personne. La sauvegarde de justice ne peut être mise en place qu’avec l’aval d’un médecin qui jugerait la personne âgée incapable de gérer ses affaires économiques et administratives. La sauvegarde de justice est une protection provisoire. Elle dure entre deux et six mois.
  • La curatelle : dans ce cas, la personne âgée reste là aussi libre de ses actes. Mais pour toute démarche financière un « curateur» devra donner son accord. Si son accord n’est pas donné, la procédure peut être annulée.
  • La tutelle : elle s’adresse aux personnes qui sont jugées complètement incapables de gérer leur argent. Dans ce cas, la personne âgée n’est plus autorisée à faire une quelconque opération sur ses comptes. Elle ne dispose que de petites sommes d’argent, l’ensemble de son bien étant géré par un tuteur désigné par le juge.