Après quatre décennies d’investissement au sein du Réseau APA, Jean-Marie Meyer, 76 ans, a quitté la présidence d’APAMAD et d’APALIB’. Il a passé le flambeau à Denis Thomas lors des assemblées générales en juin dernier. Quel bilan dresse-t-il aujourd’hui de cette mission qu’il a menée avec enthousiasme, ténacité et conviction ?

Jean-Marie Meyer, que retenez-vous de ces 40 années d’engagement au sein du Réseau APA ?

Je pars avec un pincement au cœur, mais avec le sentiment d’avoir accompli pleinement ma mission : faire vivre des associations, accompagné par l’énergie et la compétence des salariés et bénévoles, pour permettre à des milliers de personnes de vivre un quotidien plus serein. J’ai eu la chance d’expérimenter qu’il était bien possible de trouver sa joie dans celle de l’autre. C’est surtout ce contact humain, les bénévoles et les salariés qui accomplissent un travail extraordinaire au quotidien, qui vont me manquer. J’ai trouvé des compagnons de route exemplaires, qui ont développé aux cotés de l’intelligence des mains et de l’esprit, l’intelligence du cœur, le savoir–faire et savoir-être, la culture de « faire du bien, le bien et de bien le faire ».

De quelles avancées du Réseau APA êtes-vous le plus satisfait ?

Le Réseau APA a tellement évolué ces dernières années pour adapter ses services à la population. Des progrès précieux ont été réalisés. Je pense également à la reconnaissance et au financement global des accueils de jour où nous avons été précurseurs en la matière. Les constructions de nos propres résidences-seniors (Les loges de la Thur à Thann et Le Relais de Poste à Lièpvre), en plus de leur gestion et animation, ont été des challenges formidables et réussis. La mise en commun de moyens initiée avec nos homologues de l’ABRAPA afin de réaliser des économies d’échelle restera indispensable compte tenu des budgets de plus en plus restreints auxquels nous sommes confrontés. La création de la Fondation Alsace Personnes Agées, dans la tradition de l’humanisme rhénan, encourage les nombreuses initiatives locales pour entretenir et améliorer le bien-vieillir en Alsace, au-delà des actions du Réseau APA.

Avez-vous eu des moments de doutes ?

Oui, bien sûr. Mais je me suis toujours imposé d’être tolérant, de reconnaître la place de l’autre, de cultiver la démocratie. De la discussion naît des moments de lumière. J’ai été heureux de la confiance, de l’amitié et de la qualité des échanges que j’ai pu mener avec mes nombreux interlocuteurs et tous les partenaires du Réseau APA qui ont ainsi contribué à son développement. Qu’ils en soient tous remerciés.

Quel message souhaitez-vous laisser ?

Que la volonté, le courage et le professionnalisme permettent véritablement de bousculer les difficultés pour imaginer de nouvelles solutions. Tant de chemin déjà parcouru… mais de véritables restrictions économiques challengent l’accessibilité pour tous des services à la personne. Le Réseau APA doit maintenir sa forte capacité d’innovation sociale et technologique. J’ai transmis le flambeau à Denis Thomas, en qui je vous demande de reporter votre confiance pour continuer à relever ce défi. Une sortie est toujours délicate et douloureuse, mais tout homme raisonnable doit savoir qu’il n’est là que pour transmettre ses connaissances et ses valeurs humaines, mettre un peu de plus-value à ce qu’ont apporté les générations précédentes. Et j’espère ainsi que mon passage a pu laisser une empreinte, aussi légère soit-elle, dans les choses et dans les cœurs.

Quelques repères

Au début des années 70, Jean-Marie MEYER a rejoint l’APA aux côtés de Bernard Thierry-Mieg, président fondateur. Il a d’abord siégé au conseil d’administration et est rapidement devenu membre du Bureau. Sa personnalité, ses compétences et son investissement lui ont valu d’être élu pour assurer la vice-présidence de la structure avant d’en devenir président en 1999. Durant 16 années, il s’est attaché à poursuivre l’engagement associatif des fondateurs du Réseau en faveur des plus fragiles et des plus anciens.Il reste à présent président d’honneur d’APAMAD et d’APALIB’ et continuera ainsi à suivre l’évolution du Réseau APA.