Dans les résidences autonomie, il n’y a pas d’âge pour aimer !

À l’occasion de la Saint Valentin, l’association APALIB’ est allée à la rencontre de deux couples habitant ses résidences autonomie. Authentiques et sympathiques, ils livrent un bout d’Histoire, et rappellent que l’on peut s’aimer à tout âge, comme à travers les âges !

 

Lucien et Stéphanie se sont rencontrés il y a 6 ans

Lucien et Stéphanie, âgés de 90 ans et 72 ans, se sont rencontrés fin 2011 lors d’un thé dansant organisé par la gérante-animatrice, de la résidence Bel Air de Mulhouse, où vivait Stéphanie. « Il y avait une trentaine de dames », raconte Lucien. « Je voulais faire danser cette dame assise au fond de la salle », montrant Stéphanie avec tendresse et malice, assise en face de lui. Déjouant l’invitation par deux fois « Il était trop petit pour moi », Stéphanie acceptera à la troisième tentative. Et l’histoire a débuté. « Il me téléphonait tous les jours », poursuit Stéphanie. Lucien venait quotidiennement la voir, depuis la résidence APALIB’ Alfred Wallach de Mulhouse, dans laquelle il avait emménagé depuis le décès de sa femme en 2010.
En 2014, ils se sont tous deux installés dans un plus grand appartement à la résidence Bel Air.  Peut-être que les animations inter-résidences au sein  d’APALIB’ fait bien les choses !?

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Lucien et Stéphanie sont en couple depuis 6 ans.

 

Originaire d’Oran, ce Pied-noir a rejoint la région Mulhousienne à ses 18 ans pour être embauché à la SACM (Société Alsacienne de Constructions Mécanique). Il occupera ensuite un poste à la centrale de Fessenheim pour « tester les moteurs américains ». Puis il voyagera avec sa famille dans une grande partie de l’Amérique du Sud pour son activité. Quant à Stéphanie, « une vraie Mulhousienne » comme elle aime le souligner, elle occupera jusqu’à sa retraite le poste d’ouvrière dans l’entreprise textile Mulhousienne SUPERBA SAS.

Combler la solitude

Tous deux ont chacun vécu le décès de leur premier conjoint, « La solitude pèse, je ne sortais quasiment plus, sauf pour rejoindre ma fille dans les Pyrénées Orientales, ou mon petit-fils à Bordeaux. », exprime Lucien. Par leur jeune histoire commune, ils nous témoignent que l’amour peut revenir à n’importe quel âge. «  Depuis qu’on s’est trouvé, c’est un renouveau, quand on se lève ensemble, on mange ensemble, on se couche ensemble », ajoute Stéphanie, veuve depuis vingt-deux ans. «  On fait notre vie, on s’aime toujours…je l’aime toujours ! » Ajoute le jeune nonagénaire les yeux et le sourire pétillants.

 

Marie-Thérèse et Georges, comme au cinéma

L’histoire de Marie-Thérèse, 93 ans et Georges, 96 ans, débute en janvier 1945, une rencontre comme dans les films d’époque. Et ce n’est pas peu dire, parisien d’origine et de formation cinématographique, on pourrait croire que Georges avait scénarisé sa rencontre. Un jeune gradé de la première armée française Delattre de Tassigny, ayant participé au débarquement de Provence, rencontre une jeune Lutterbachoise, lors d’une sortie entre amis organisée à Mulhouse. « Il y a eu un coup de foudre réciproque », déclare Georges en regardant avec tendresse sa femme.

Malgré les difficultés liées à la guerre – Marie-Thèrèse a vécu avec sa famille pendant deux mois dans les caves de la brasserie de Lutterbach après la libération de la ville pour se protéger des bombardements – le mariage s’annoncera quatre mois plus tard, pour une union en août 1945 à Mulhouse. « Nous vivions la guerre, mais nous n’avions pas peur, peut-être grâce à l’insouciance de notre jeunesse » explique Marie-Thérèse. «  Et vous savez, les mariages n’étaient pas pompeux comme aujourd’hui, ça se préparait vite ! » ajoute Georges.
Toutefois, il était nécessaire que les parents de la future mariée acceptent cette union avec un soldat, ce qui à l’époque, n’était pas si simple, étant un métier qui exigeait des déplacements plus ou moins fréquents.

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Georges et Marie-Thérèse sont il y a 73 ans

Un couple fort

Mobilisé par la guerre pendant quatre ans, Georges n’avait pas pu finir ses études de cinéma. « Je comptais reprendre, mais on m’a fait comprendre que les tournages se faisaient rares et une coupure de quatre ans était trop longue pour rattraper le temps perdu. ».  Pour subvenir aux besoins du couple, Marie-Thérèse quitta sons travail de dactylographe à la Sous-Préfecture pour s’occuper du foyer, et Georges rejoignit les Mines de Potasse pour un travail de gestion. « Sans formation minière, il a fallu que je suive des cours ». Marie-Thérèse ajoute « Mon but était de m’occuper de nos quatre enfants, dont notre première fille née en 1947 ». « Je souhaitais une famille, pas un métier. Elever mes enfants était essentiel pour qu’ils aient une vie meilleur que la mienne ». Par la suite, Georges entama des formations continues pour gagner en échelon, jusqu’à devenir ingénieur.

Un regard complice et amoureux passe entre eux, qui en dit long sur leur couple uni. « Nous ne nous sommes jamais couchés fâchés, nous avons toujours de la tendresse l’un envers l’autre,  bien qu’il ait son petit caractère militaire, je ne le contredis pas mais j’ai ma façon de penser » conclut Marie-Thérèse en riant.

Ces deux couples se sont chacun adaptés à la vie malgré ses péripéties. C’est à travers leur histoire que l’on apprend aussi de la grande Histoire. Nous leur souhaitons humblement une belle fête de la Saint-Valentin !
…même si cette journée ne doit pas représenter, selon eux, l’unique preuve d’amour.

 

Le saviez-vous ?

La Saint Valentin est à l’origine une fête païenne, qui a plus tard été assimilée par l’Eglise catholique romaine à saint Valentin, patron des amoureux. Mais saviez-vous que le jour de la Saint-Valentin a longtemps été célébré comme étant une fête des… célibataires ? Le jour de la fête, les jeunes filles célibataires se dispersaient aux alentours de leur village. Elle se cachaient en attendant que les jeunes garçons célibataires les trouvent.  A l’issue de ce cache-cache géant, les couples formés étaient amenés à se marier dans l’année !